Londres - Arrivée au Centre d'étude L2I [CLOS]

Assise sur un banc de bois patiné par la cire et les ans, Rêve attendait sagement, le regard fixé devant elle, les mains posées à plat sur ses genoux. Elle portait un jeans délavé, un tee shirt blanc et de grosses chaussures noires qui détonnaient dans le cadre so british du Grand Hall. Le Centre L2I était hébergé dans un de ces hotels particuliers néo-classique de Londres non loin de l’abbaye de Westminster. L’intérieur était très « Sherlock Holmes » avec ses lambris de bois odorant, ses tentures et tapisseries de velours, ses hauts plafond aux plafonniers de crystal étincelant, un imposant escalier à la rampe de bois terminait le couloir pour accéder aux étages supérieurs.
L’ambiance était feutré, le silence régnait.
Seul le tic tac de la grosse horloge massive résonnait étrangement.
Tout à coup l’ambiance changea.
La grande double porte de l’entrée s’ouvrit, amenant un courant d’air qui fit voler la poussière invisible des ans dans le rire du groupe qui pénétra dans le Hall.
Deux hommes et une femme, entrèrent en discutant gaiement et en échangeant des plaisanteries joyeuses. Ils portaient de gros sacs à dos de voyages et sentaient le grand air et l’aventure. Le groupe la salua tout en continuant leur chamaillerie et emprunta le Grand Escalier. Ils laissaient dans leur sillage un vent de jeunesse, d’enthousiasme et de dynamisme qui laissa sa trace imprégnant les lieux séculaires.
L’opinion de Rêve sur le Centre L2I en fût changée.
C’est Elisabeth Keith qui avait amené la jeune fille ici, lui promettant des réponses aux questions qu’elle se posait sur sa Vision. Bien sur la jeune femme avait su très tôt qu’elle n’était pas tout à fait comme les autres enfants et cet état de fait l’avait naturellement isolée de ses congénères. Cela ne la dérangeait pas vraiment. Elle avait appris à composer avec cet élément de sa vie et à cacher certains symptômes.
Personne n’avait jamais su qu’elle évoluait dans un monde aux courants bleutés et chatoyants, parfois doux et apaisant comme le murmurre d’un ru en été, parfois intense et vif comme une cascade mugissante, comme ses parents n’avaient su non plus pourquoi elle se réfugiait toujours près du Cromlech de Llywelyn qui s’élevait non loin de son petit village de Galles.
Car pour Rêve, les courants chantaient et leur musique était parfois si enchanteresse et si forte qu’elle en oublait le reste du monde. Souvent étant petite, sa mère l’appelait plusieurs fois avant de devoir lui toucher le bras pour qu’elle ne réagisse. Avec l’âge elle avait appris à faire la disctinction entre la réalité et le monde bleu que les autres ne voyait, ne sentait pas n’entendait pas. Parfois Rêve avait pitié d’eux, qui n’avait pas accès à cette beauté. Parfois car après les autres la tourmentaient et elle cessait de les plaindre.
Jamais avant Mme Keith, elle n’avait discuté durant de toutes ces années de ce Monde Bleu. La seule fois où elle avait parlé de quelque chose, sa mère l’avait emmené chez un psychiatre qui avait décélé un QI supérieur à la cormale, elle avait été catalogué dans la case enfant précose et sauté deux classes et puis on l’avait laissé tranquille. Elle avait une étiquette, tout était pour le mieux. Alors elle s’était tu et avait gardé pour elle son secret.
Jusque Mme Keith.
Car quelque chose avait changé.
Pour la première fois, elle avait vu, croisé quelqu’un dans le Monde bleu, une personne qui en plus l’avait vu aussi, qui avait communiqué, ne fut ce que par geste du fait de la distance, avec elle. Rêve en avait été chamboulée. Alors elle s’était tournée vers la seule personne en qui elle avait un peu confiance, une personne qui elle le savait aussi, s’interessait aux évènements que l’on pouvait taxé de surnaturel ou mystique.
Et Mme Keith l’avait emmené ici en lui expliquant qu’ils y avaient d’autres gens comme elle capable de voir les Ley Lines (les courants bleus) et qu’on les appelait les Marcheurs de Rêve. Cela avait sourire la jeune femme. Mme Keith avait aussi ajouté qu’elle n’en faisait pas partie car elle n’était pas sensible à l’Anima, encore un mot qu’elle dut expliquer à Rêve, et qu’elle le regrettait mais qu’elle avait un bon ami qui était un Marcheur de Rêve et qui avait un Centre d’etudes des Ley Lines à Londres.
A présent Rêve attendait patiemment dans le Hall qu’Elisabeth ait fini de discuter avec le Doyen du L2I.
Elle écoutait la musique.

https://leylines.forumactif.org/1-europe-de-l-ouest-f15/paris-conference-a-la-sorbonne-t70.htm