Bérénice de Lusignan Ancien
Nombre de messages : 206 Age : 39 Localisation : Cluny Date d'inscription : 22/08/2008
Informations pour le rp Langues parlées: égyptien classique, hébreu, arabe, anglais, espagnol, français Capacités spéciales: intellect supérieur, Anima Humaine Equipement (Armes, matériel...): un pendule
| Sujet: Cimetière du Père Lachaise Mar 2 Sep - 1:42 | |
| Tout au long du voyage entre la gare et de cimetière, Bérénice n'avait pas desserré les lèvres. Elle contemplait toujours le paysage qui défilait, indifférente aux différents monuments parisiens. Ne comptait que la destination finale. Le cimetière. Après un bref arrêt chez le fleuriste, Bérénice traversa la rue et s'avança d'un pas souple et élégant. Sa jupe grise, qui arrivait au genou, flottait autour de ses jambes. Elle portait des talons vertigineux et semblait tenir en équilibre comme par magie. Le haut était assorti à la jupe. Elle s'accordait parfaitement au temps, d'un gris presque sinistre. À se demander quand la pluie se mettrait à tomber.
Son sac à main parfaitement coordonné dans une main, un bouquet de l'autre. Elle ralentit son pas dans le cimetière. Elle déambulait dans les allées qu'elle connaissait à présent trop bien. Malgré le temps, elle avait toujours cette sensation de tristesse et d'oppression qui la gagnait en approchant de la tombe. Elle y arriva néanmoins. Trop tôt à son goût. Chaque pas et chaque seconde était comme une goutte de culpabilité qui s'infiltrait dans ses veines. Elle contempla un court instant le bouquet. Toujours les mêmes composants. Un peu d'asphodèle, de glycine, de myosotis et de yucca*.
Elle regarda les mots gravés dans le marbre. - Citation :
- Valerian De Lusignan 1980 – 2005
Vingt cinq ans à peine. Gâché. Pour elle. Elle sentit rouler une larme sur sa joue. Furieuse, elle la chassa de son visage. Ça n'en valait la peine que si elle le décidait. Alors ? Tu joues aux veuves Béré ? Elle sursauta au ton si froid et cynique qui venait de derrière elle. Cette voix qui lui glaçait le sang. Qui la blessait comme une gifle. Sans parler de cet immonde surnom. Alexis. Elle avait l'habitude. Deux milles deux cents ans à se battre, à entendre le mépris des hommes... pour sa beauté, sa vie, ses erreurs. Elle gérait ça. Elle dissimulait si bien. Son ton était froid et monocorde. Simple politesse pour éviter le clash immédiat. Ho il aurait lieu comme toujours mais pas là... pas maintenant... et surtout pas devant Lui.
Que viens tu faire ici ? Je viens saluer mon cousin. Quelqu'un que j'aimais et que j'appréciais... moi. Elle inspira profondément. Elle devait garder son calme. Peut même autant que moi. Il ne l'emporterait pas au paradis celui là. Il s'installa à côté d'elle et posa un bouquet de roses rouges. Elle sourit franchement. Si peu inventif. Aucun respect du langage des fleurs. Elle tourna légèrement les yeux vers lui pour le détailler. Il semblait toiser son monde, inique et indifférent à ce qu'il y avait autour de lui. Elle se sentait... Invisible. Toujours d'ailleurs quand il ne la méprisait pas.
Insignifiante. Des siècles qu'on ne lui avait pas fait ressentir cette horreur. Avait il donc conscience qu'il faisait la guerre à une ancienne reine d'Egypte ?
Rien que d'y repenser, elle se mit à ricanner d'elle même. Il la regarda, surpris. Tu te moques de qui ? Ton « mari » ou moi ? Non... de moi !Autant être honnête. Elle avait parfois l'impression qu'il lisait en elle comme dans un livre ouvert. Impossible de lui mentir. Elle pinça les lèvres pour transformer son sourire en grimace. Tes recherches étaient elles donc si drôles ? Mon cousin est donc mort pour que tu ris ? Elle se figea de suite. Chaque mot finissait en insulte. Non... je n'ai rien obtenu. Je pars pour Cluny avant la conférence. C'est décidé. Tu comptes faire mumuse dans d'autres ruines ? Mumuse ? Si tu trouves ce que je fais si... Comique... Tu n'auras qu'à m'accompagner la prochaine fois. Il allait refuser. Forcément. Comme toujours quand sa tante lui demandait de la suivre. Comme toujours quand il s'agissait d'un ordre d'un des membres de la famille. D'accord. Avec plaisir. C'est si gentiment demandé. ____________________________________________________________________________ *Respectivement : asphodèle : je regrette le passé glycine : ce n'est que de l'amitié mais réciproque myosotis : ne m'oubliez pas yucca : jusqu'à la mort | |
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