Les Bungalows

19.

( avant au temple de Shaolin)


Salsa regardait à travers le hublot, la mer de nuage qui s’étendait jusqu’à la ligne de l’horizon. La veille, Willie l’avait déposé à la gare d’une petite ville dans la banlieue de Zhengzhou*. Il lui avait proposé de rester dormir là dans un hôtel qu’il connaissait bien, mais Salsa avait refusé son offre, préférant rentrer le plus tôt possible et lui avait assuré qu’elle saurait très bien se débrouiller, après tout si elle n’était pas un as en arts martiaux, elle avait quand même appris à s’en sortir seule dans des situations bien plus difficiles.

Finalement elle avait dormi quelques heures dans la chambre d’un des hôtels de Zhengzhou à proximité de l‘aéroport, car le vol qu’elle devait prendre à destination de Pékin, décollait seulement le lendemain à neuf heures. Une fois arrivée à Pékin, elle trouva heureusement une correspondance le jour même pour Honolulu..et finalement Ponapé.

C’était ridicule, elle se rendait bien compte, mais elle ne pouvait pas rester là alors qu’il s’était montré si froid, alors que la veille, ils étaient encore dans les bras l’un de l’autre. Elle était ridicule car elle savait qu’il n’était pas bon de mélanger relations professionnelles et plaisir. Salsa soupira, elle n’était pas venue pour des raisons professionnelles, la situation lui avait totalement échappé. Et à présent, elle perdait un temps fou pour venir simplement récupérer ses affaires… * ridicule!*

- tout va bien?

Salsa se tourna vers l’homme assis à sa droite, un vieux monsieur à l’air bien respectable et au sourire sympathique. Mais Salsa ne désirait pas de sympathie, elle voulait juste qu’on la laissât tranquille.

- oui , merci..

Elle se détourna à nouveau vers le hublot, une expression sombre sur son visage. Elle ne pouvait pas s’empêcher de ressasser ces deux derniers jours.. le temps qu’il lui avait fallu pour tomber dans les bras de ce séducteur, non en fait un seul jour avait suffit. C’était ce qu’on appelait une aventure sans lendemain.. Il lui fallait oublier tout ça, tirer un trait.


- Allo? Chick.. ah enfin, j’ai cru qu’elle refuserait de vous passer la ligne.
- allo… Salsa???
- euh oui…dites, ça m’ennuie de vous demander ça, mais pourriez-vous me rendre un service?
- oui oui mais …ou ou êtes-vous? je je croyais que Nathan ..
- oui je sais.. Je suis à l‘aéroport de Ponapé
- à a l‘aérop.port?
- pourriez-vous venir m‘y chercher?
- oui oui tout de suite j‘ar..j‘arrive.. ne bougez pas..

Salsa raccrocha, un léger sourire aux lèvres. Chick était vraiment un garçon gentil, mais elle aurait préféré ne pas avoir eu à le déranger. Enfin, il lui fallait bien récupérer ses affaires, et ne pouvait envisager de demander à Chick de lui envoyer ses armes par la poste.. Une fois de plus elle soupira..


- Vous avez eu des ennuis?

Salsa regardait droit devant elle alors que Chick consuisait le 4x4 en direction de la fondation. En raison de l’heure tardive il avait préféré utiliser ce véhicule plutôt que le Pacifique.

- non…aucun, tout va bien.

Elle croisa le regard sceptique de Chick puis en soupirant ajouta.

- enfin oui et non… Je crois qu’il y a eu un malentendu entre moi et Nathan..
- ha…
- je suppose que tu.. tu permets que je te tutoie?

Chick sous la surprise, dévia légèrement de la piste face à lui, mais corrigea aussitôt la trajectoire de la jeep.

- euh oui oui, b..bien sûr!
- je suppose que tu es au courant pour mon emploi? et voyant que Chick acquiesçait , elle continua .. En fait tout le monde ici semble savoir qui je suis, ce que je fais, et je suis la seule à tout ignorer de ce que vous vous faites.. Et toi Chick tu es aussi un marcheur de rêve?
- ah euh non non.. je je suis juste un ami.. Je les aide voilà tout.. Je..je n’ai pas, je n’ai pas de fa..facultés spéciales.. Mis à part que que j’adore bidouiller des trucs..
- des facultés spéciales?
- oui.. des des dons.. des pouvoirs comme toi.. mais Lhu n’aime pas quand on parle de pouvoir..

Les yeux arrondis de surprise, Salsa demanda:
- tu veux dire que tous les marcheurs de rêve ont un don??
- ah euh oui oui, même deux parfois… si, sinon tu ne peux pas aller dans les Ley Lines..et …et encore moins dans les les mondes oubliés.

Voilà qui la laissa sans voix pour le reste du trajet jusqu’à la fondation. Ainsi son cas était loin d’être unique, tous les marcheurs de rêve avaient un don et même plus.. Cette nouvelle avait de quoi surprendre la jeune femme qui s’était cru si différente des autres, ayant grandi en apprenant à cacher ce don.. Mais pourquoi Nathan ne le lui avait-il rien dit? Et tandis que Chick se parquait derrières les bâtiments de la fondation, Salsa se souvint de paroles qu’il lui avait dites, mais dont le sens lui avait paru alors différent:

« Ce don que vous avez, ce n’est pas seulement de la génétique. …
Pour utiliser ce don, vous avez besoin de faire appel à une énergie, appelez-là énergie magique ou énergie vitale, comme il vous convient. Nous, nous l’appelons Anima, l’âme du monde.
Elle coule à la surface de la Terre en rivières invisibles. Seuls quelques personnes au monde peuvent les percevoir. Vous, moi, votre grand-père, Lhu, nous faisons partie de ces gens. Nous pouvons les voir, nous pouvons voyager en suivant ces rivières.
Mais avec tout pouvoir vient une responsabilité. Ces rivières, nous devons les protéger, car d’elles dépend l’âme du monde. Sans elles, pas de vie.
Votre grand-père avait voué sa vie à protéger un confluent de ces rivières, un node, comme nous les appelons, celui de Teotihuacan. »

- Salsa?

La jeune femme venait de comprendre…et cela lui faisait un choc de réaliser non seulement qu’elle n’était pas la seule à posséder un don de ce genre, mais que Colli lui aussi… et Nathan.. Elle n’avait rien compris à toute cette théorie des marcheurs des rêves,… jusqu’à présent…Elle dévisagea Chick avec l’air d’une enfant perdue..

- je.. je dois être fatiguée..
- ok, je vais te te raccompagne.raccompagner à ton bung..galow.
- oui.. merci..

Elle avait bien besoin d’une nuit de repos, avant d’envisager la suite..Mais il lui faudrait du temps, du temps pour réfléchir à tout ça..

*Zhengzhou : Capitale du Henan, province où se situe le Mont Song, et son fameux temple Shaolin.

Précedemment, à la véranda



Une fois arrivés au bungalow, Nathan fit entrer Salsa dans la chambre.



Nathan alla directement chercher sous son lit son sac de voyage et en tira une petite bourse, comme celle des diamantaires.
A l’intérieur, il y avait plusieurs cristaux de tailles variées, brillant de mille feux sous la lumière douce venant de la grande baie vitrée.
Mais, parmi elles, il y en avait une dont émanait une aura bleutée, d’un bleu profond et changeant à la fois. Une aura qui semblait parler au-delà des yeux, parler directement au cœur.

Alors ? Est-ce que tu vois ce que je veux dire ?
De telles pierres, montées dans un bijou, peuvent lui donner des propriétés très particulières, en faire des bijoux de légendes, apportant la prospérité ou bien le malheur sur qui les porte ou les possède, et suscitant la convoitise de qui ne sait pas à quoi il a affaire.
Est-ce que tu vois son Anima ?

29.

Salsa était tellement partie sur sa lancée que le baiser de Nathan la surprit et elle oublia quelques instants le sujet de leur conversation. Mais pas son mentor qui décidât de l’emmener jusqu’à son bungalow pour lui montrer d’étranges cristaux. Cependant elle n’oublia pas ce qu’il lui avait expliqué au sujet des groupes d’intervention : en résumé chacun devait se débrouiller et si vraiment on avait besoin de l’artillerie lourde, il fallait en appeler au conseil.. Salsa n’osait même pas imaginer quel genre de personne devait y siéger. Mais bon si c’était chacun pour soi, cela offrait aussi une plus grande liberté. Alors autant faire en sorte d’éviter d’utiliser les gros moyens.

- Alors ? Est-ce que tu vois ce que je veux dire ?
De telles pierres, montées dans un bijou, peuvent lui donner des propriétés très particulières, en faire des bijoux de légendes, apportant la prospérité ou bien le malheur sur qui les porte ou les possède, et suscitant la convoitise de qui ne sait pas à quoi il a affaire.
Est-ce que tu vois son Anima ?

Salsa se pencha pour admirer les cristaux et approcha lentement sa main. Quand ses doigts effleurèrent la surface lisse de l’un d’eux, elle sentit des fourmillements dans la main, et une chaleur agréable envahit tout son corps, c’était comme la sensation de se plonger dans un cocon réconfortant. La jeune femme surprise, retira aussitôt sa main.

- Je.. je l’ai plutôt ressentie… Je comprends que ces cristaux ne doivent pas tomber dans les mains de personnes mal intentionnées..

Salsa soupira en s’asseyant sur le lit. Elle réalisait qu'elle avait encore tant à apprendre des marcheurs, mais elle savait aussi que c'était dans la pratique qu'on apprenait le mieux..

- bien, alors si tu m’en disais plus sur ce que tu sais déjà ? Et ensuite, je t’accompagnerai volontiers dans cette enquête, en espérant que je puisse t’être un peu utile. Qui sait si nos deux talents réunis ne feront pas merveilles ?.. hum au fait, et toi Nathan, c’est quoi euh ton ..ta particularité ?.. ton don ?

La jeune femme leva sur son mentor un regard plein de curiosité, après tout, elle ignorait encore tout de la palette de dons dont pouvaient faire preuve les marcheurs de rêve, à part quelques mots que lui avait glissé Chick.

Après avoir rangé ses pierres dans son petit sac, Nathan s’allongea sur le lit tranquillement, les mains croisées derrière la tête.
A vrai dire, des données, il n’en avait pas beaucoup…

Eh bien... Tout a commencé un peu par hasard, un jour que j’étais à San Francisco.

En tournant au coin d’une avenue, mon regard a été attiré par la vitrine d’un prêteur sur gages. Il y avait là un collier d’apparence banale, fait de cristaux tout simples. De la pacotille, aux yeux d’un joaillier. Mais, pour un Marcheur, ce collier brillait de mille feux : toutes les pierres, absolument toutes, étaient chargées d’anima.
Je suis entré dans la boutique, et j’ai acheté le collier pour une bouchée de pain.

J’ai questionné un peu le vendeur, mais il n’a pas pu me renseigner sur l’origine de ce collier. En fait, son patron avait eu un accident la veille, et c’était lui qui avait pris ce collier en gage. Lui n’était qu’un employé. Il avait trouvé le collier en rangeant la réserve, l’avait trouvé joli, et l’avait mis en vitrine.
Je lui ai demandé s’il en avait d’autres et il m’a sorti encore un bracelet avec des pierres chargées. J’ai tout acheté et je lui ai dit que je repasserais le lendemain pour voir son patron.

Quand je suis arrivé le lendemain, il y avait deux voitures de police, du ruban jaune partout avec marqué « crime scene », et des infirmiers qui chargeaient une paire de cadavres dans l’ambulance.
En observant un peut tout le monde, j’ai remarqué un type tout maigre, avec une barbiche, qui semblait inquiet, et puis qui est reparti avec un paquet sous le bras.
Je l’ai suivi jusqu’à une boutique New Age, là où on vend toutes sortes de choses en rapport avec le wiccan, la sorcellerie, le vaudou, ou n’importe quoi d’autre d’un peu ésotérique.
En entrant à sa suite dans la boutique, j’ai vu une superbe boule de cristal qui, elle aussi, était pleine d’anima. Si une personne avec un don de perception extra sensorielle l’utilisait, elle pourrait vraiment marcher…
J’ai proposé de l’acheter, mais il a refusé tout net, disant qu’elle n’était pas à vendre. Et il ne semblait pas rassuré du tout.
Du coup, je suis reparti.

Un de mes Amis a réussi à se faire embaucher dans cette boutique pour espionner un peu ce qui s’y passait. D’après lui, il y a un type aux allures de baroudeur qui amène les pierres d’on ne sait où. Le gérant du magasin New Age les paye en valises de billets, ce qui est quand même étrange pour une si petite boutique. Il les stocke pour le moment, en attendant les instructions.
Quelques jours plus tard, mon Ami a été contacté par une mystérieuse personne qui lui a fixé un rendez-vous dans une boîte de la ville. Malheureusement, il pense qu’il s’est fait repérer par le patron de la boutique alors, pour éviter de finir comme le prêteur sur gages, il a préféré partir sans demander son reste.

Nathan se releva un peu sur le coude.

Voilà, partenaire, tu en sais autant que moi…

Nathan, avec un petit sourire en coin, se rapprocha de la jeune femme.

Quant à mes pouvoirs, le plus sympa consiste simplement à avoir de la chance.
La preuve, pour ma première élève, j’ai été désigné pour enseigner à une femme superbe, intelligente, au grand coeur dynamique, capable de s’assumer comme d’assumer des missions dangereuses, pleine de charme, et sexy de partout…

Sinon, je peux aussi provoquer la chance. Je peux m’asseoir à une table de BlackJack et faire en sorte de ne sortir que les bonnes cartes. Evidemment, le plus dur c’est que ça ne se voie pas trop…
En fait, je peux juste me débrouiller pour que des évènements improbables arrivent. Comme par exemple un talon qui se coince dans un débarcadère bien entretenu...

Voyant Salsa qui se retournait vers lui avec un air mi stupéfait, mi amusé, Nathan s’empressa de poursuivre.

D’ailleurs, là, par exemple, la probabilité que le bouton du haut de ton chemisier se défasse semble très faible, hein ?

Ptoing…

Mais pas impossible, comme tu le vois…

Voyons si le deuxième résistera plus longtemps …

30.


Ainsi voilà quel était son don, et en ce moment, il semblait des plus appropriés. Si ces quelques révélations avaient surpris la jeune femme, la surprise n’était pas désagréable, et en relevant son visage pour croiser le regard de Nathan, elle surprit cette même lueur qui devait briller à présent dans le sien. L’affaire des cristaux pourrait bien attendre un peu, car pour l’instant Salsa avait envie que Nathan poursuive son expérience. Il défit un second bouton, avec toujours ce sourire qui donnait à sa bouche un pli si sensuel, tandis que Salsa restait figée ou presque si ce n’était sa respiration qui soulevait la poitrine qu’il effleurait à présent à travers la fine étoffe.

Avec une nonchalante lenteur, il repoussa le chemisier entièrement déboutonné sur ses épaules, laissant courir ses mains sur la peau si chaude de Salsa. Salsa qui le fixait toujours, le cœur battant plus vite sous l’effet des caresses. Il était diabolique, et elle était conquise, à sa merci, n’essayant même pas de lui résister, à quoi bon ? Et tandis que le chemisier se retrouvait bientôt sur le sol du bungalow, alors que Nathan la dévisageait avec toujours ce sourire irrésistible, soudain Salsa sentit son soutien gorge se décrocher. Ses yeux reflétèrent un instant la surprise puis elle laissa échapper un petit rire avant de retrouver enfin le goût de sa bouche sur la sienne, en un baiser ennivrant. Nathan se pencha un peu plus au dessus d’elle et ils se retrouvèrent bientôt allongés sur le lit, sans plus de frein à leur passion qui les dévorait tous les deux.

Les gestes étaient plus impatients, les bouches plus gourmandes et Salsa soupira d’aise tandis que Nathan cueillait dans sa bouche, la pointe rose d’un sein qu’il titilla avec délice, arrachant à sa partenaire de petites exclamations étouffées. Elle mêla ses doigts à ses cheveux, alors qu’il traçait des sillons de feu sur son ventre, ses mains partant en éclaireuses à la découverte d’autres courbes accueillantes, remontant sur les cuisses de la jeune femme, la jupe qui faisait encore obstacle. Elles retirèrent la dernière parcelle d’étoffe délicate, dernière barrière avant de conquérir ce nouveau trésor que Salsa lui offrait dans de nouveaux soupirs.

La jeune femme se perdit dans de vertigineux frissons de plaisir, se laissant guider par son amant, le laissant seul maître à bord pour un temps tout du moins, car elle était avide de sentir sa peau nue contre la sienne, et s’appliqua à son tour à le défaire de ses vêtements avec beaucoup moins de patience qu’il en avait mis pour elle. Elle bascula par-dessus lui sur le lit, prenant l’ascendant et une fois qu’il fut débarrassé de sa chemise, elle attaqua la ceinture qu’elle défit avec délectation, avant de lui retirer son pantalon, riant de sa propre impatience. Elle se mordit la lèvre alors qu’enfin il était nu à son tour et son regard plus brillant que jamais se riva à celui de Nathan. Salsa le rejoignit à nouveau dans le lit, se coulant telle une panthère au dessus de lui. Elle l’embrassa encore, avec moins de fougue cette fois, mais avec une sensualité nouvelle, prenant goût à devenir la maîtresse du jeu.

Lentement, ce fut elle qui prit possession de son corps, se redressant au dessus de Nathan et devenant le guide de cette nouvelle danse qui à chaque mouvement du bassin, lui arrachait de nouvelles plaintes de plaisir…

Nathan …… …… sûr …… ….. langoureusement …… ……au ………. nénuphar …………. Sous les draps de ……………………. avec fougue ……….. de Salsa ……… s’arc boutait ……………… cambré jusqu’à l’…………… sa main ……… lampe de chevet. ……………. coup de rein langoureux et puissants …………… doigts entremêlés ………….. à la moutarde………………. rythme de plus en plus insoutenable …………. arrachait des gémissements ………………………sommier qui ………….. machine à vapeur …… toujours plus vite, toujours plus haut …………………………… cris merveilleux ………………. cheveux blonds volant sur ………………….. labouré le dos de ses ……………………………. Dow Jones ……….. enfin ………………… soulevés par …………………………. plaisir primal et indicible ……………………….. épuisés …………………….. sel suave et enivrant …………….. tectoniques …………. bonheur partagé et assouvi.

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Dans la chambre à nouveau calme, le bruit régulier du ventilateur faisait écho aux quelques soupirs que les caresses des amants déclenchaient encore sur leurs peaux repues de sensualité.
Dehors, les vagues du lagon venaient caresser doucement les pilotis du bungalow.

Alors que Salsa s’étirait encore langoureusement dans les draps de satin, telle une chatte heureuse, Nathan s’éclipsa pour prendre une petite douche.
Ici, il est utile de rappeler le second principe d’Archimède : quand un corps est plongé dans un liquide, le téléphone sonne.
Pour ne pas déroger aux lois physiques fondamentales, le téléphone de Nathan se mit donc à sonner.
Tout en grommelant, Nathan sortit de sa douche, attrapa son portable, et se dirigea, toujours en tenue d’Adam mouillé, vers la véranda.

Allô ?
Oui, c’est moi… Ah c’est… oui mais je… non mais attends… d’accord mais t’énerve pas comme ça… oui, j’ai eu tes mails mais… oui c’est sûr que c’est intéressant mais… ah mais ça va pas être possible… mais arrête de crier enfin !... ben pas possible comme « pas possible », comment tu veux que je te le dise… Oui, elle est blonde mais ça n’a rien à v… non mais arrête ! … STOOOOPPP !! Si tu veux tout savoir, j’ai la CIA sur le dos ! Voilà.
…
Allô ?
Tu es toujours là ?
Ben non c’est pas une plaisanterie… Du tout même… Ils ont besoin de mon aide dans une enquête… Mais non, je ne te laisse pas tomber ! … Ben oui, la comédie musicale elle peut aller se faire… Ben tant pis… Oui, une pièce de théâtre, ça me va très bien… d’accord… Ben oui, qu’est-ce que tu veux que je te dise : si tu voulais devenir riche fallait te débrouiller pour être l’impresario de Johnny Depp… Voui, je sais, tu me l’as dit mille fois… Allez respire un coup va… Oui, je serais en Californie demain. Je passe te voir, promis.

Avec un soupir, Nathan raccrocha et retourna remettre le portable à sa place. Il prit le temps de déposer un baiser sur les lèvres salées de la jolie blonde qui occupait présentement son lit d’une bien agréable façon.

Bon, je crois qu’il est temps de rentrer à la maison… Ca te dit de venir avec moi ? Ou tu préfères l’avion ?

31.



Salsa se laissa aller dans la douceur satinée des oreillers, étirant ses bras au dessus d’elle, sourire épanouit sur son visage, tandis que Nathan prenait une douche. Une douche qui ne dura pas en raison du portable qui sonnait non loin. Un instant Salsa fut tentée d’y répondre pour lui, mais au fond non, elle ne voulait pas risquer de tomber sur une voix féminine qui ne lui plairait pas et de se mêler de ce qui ne la regardait pas. Elle se coucha sur le ventre, et menton appuyé sur ses mains, admira l’allure féline de Nathan alors qu’il sortait de la douche pour venir répondre au téléphone.

Son regard aiguisé ne perdit pas une miette du spectacle qu’il lui offrait, superbe dans sa nudité, terriblement viril alors que l’eau continuait de s’écouler par myriades de gouttes sur son corps musclé. Le sourire de la jeune femme était celui d’un chat devant une proie de choix, mais qui venait de se régaler d’un bol de crème. Ses lèvres se fendirent un peu plus d’un sourire de prédateur.

- Oui, elle est blonde mais ça n’a rien à v… non mais arrête ! … STOOOOPPP !! Si tu veux tout savoir, j’ai la CIA sur le dos ! Voilà.

Salsa étouffa son rire en cachant sa bouche derrière un coin de tissu, regard brillant de malice.
…
-Allô ?Tu es toujours là ? Ben non c’est pas une plaisanterie… Du tout même… Ils ont besoin de mon aide dans une enquête

Salsa fut tentée de se lever pour aller le taquiner alors qu’il était toujours en ligne, mais la conversation prit rapidement fin. Au lieu de quoi c’est Nathan qui s’approcha d’elle et lui offrit un baiser savoureux. La jeune femme se redressa lentement sur son séant et se lova dans ses bras, recherchant encore quelques attentions, avant de repasser aux choses sérieuses. Et tandis que Nathan lui proposait de le suivre jusque chez lui, Salsa caressa lentement son visage.

- hmm comme tu veux, mais j’ai cru comprendre que c’était plus rapide à pied, et hmm… plus économique surtout.

A nouveau ce sourire malicieux, juste avant qu’elle ne lui vola à nouveau un long baiser doux et tendre. Puis elle soupira, s’arrachant dans un sourire à son étreinte, et lui échappa pour se redresser à son tour. Alors qu’elle atteignait la porte de la salle de bain, elle se tourna vers Nathan pour lui dire dans un sourire.

- A mon tour de prendre une douche, et puis ensuite avant de partir, j’aimerai récupérer quelques affaires dans mon bungalow.. J’en ai pas pour long mi amor..